Manifestation à Paris : la diaspora haïtienne marche pour la paix en Haïti

Ce samedi 3 mai, dans les rues de Paris, un vent de révolte et d’espoir soufflait porté par des centaines de membres de la communauté haïtienne de France. De la place de la République jusqu’à Nation, sur près de trois kilomètres, les manifestants ont fait entendre la voix d’Haïti, dénonçant la violence qui ronge le pays et réclamant la restitution de la rançon de l’indépendance.

Drapeaux haïtiens en main, pancartes brandies, cris scandés avec force : la marche avait des allures de rassemblement historique. Les revendications étaient claires. Il s’agissait d’abord de dénoncer l’insécurité insoutenable en Haïti — « trop de méchanceté dans le pays, le peuple est à bout », confiait une manifestante — mais aussi d’exiger la restitution de la « rançon de l’indépendance », cette dette imposée par la France au XIXe siècle après l’abolition de l’esclavage.

« Abas la commission ! Vive la restitution de la rançon ! » criait-on dans le cortège. Beaucoup rejettent les demi-mesures et les promesses creuses. « Il faut rembourser l’argent extorqué, pas de morale sur la question, ni de commission. »

Aux côtés des jeunes, des personnes âgées, des familles témoignaient de l’émotion et de l’attachement profond à leur terre d’origine. « J’ai vu une dame sur un fauteuil roulant. Elle m’a dit qu’elle aimerait retourner chez elle. Je manifeste pour elle. Ces images m’encouragent à me battre, à me mouiller. », explique une participante.

Mais alors que la manifestation battait son plein, vers 15h, un événement inattendu a interrompu la marche : une violente tempête de grêle s’est abattue sur Paris. « Ce n’était pas une simple pluie… c’était une tempête ! Du jamais vu un mois de mai. Même les policiers ont dû se mettre à couvert ! » raconte une manifestante encore étonnée. Pour certains, cette soudaine violence météorologique a pris des allures de signe mystique : « Les esprits étaient là… On a tous tremblé. »

Après cet épisode spectaculaire, le ciel s’est calmé et la marche a repris, portée par la même ferveur. Les manifestants ont continué à exprimer leur attachement à Haïti, leur douleur de la voir sombrer, mais aussi leur foi en un avenir différent. « On veut rentrer chez nous. On aura la victoire. Nous gardons espoir qu’Haïti changera. »

Ce jour-là, dans les rues de Paris, c’est tout un peuple en exil qui a crié son amour pour son pays, sa colère face à l’injustice et son désir farouche de renaissance.