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« Espoir » : ce chef-d’œuvre des Difficiles de Pétion-Ville qui inspire l’industrie musicale internationale

today1 mars 2020 942 3 3 4

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    « Espoir » : ce chef-d’œuvre des Difficiles de Pétion-Ville qui inspire l’industrie musicale internationale Michner Alfred

Espoir – Les Difficiles de Pétion-Ville

Pour le Konpa, héritage musical des années 50 orchestré par Nemours Jean-Baptiste et sa bande, les années 70-80 sont généralement considérées comme l’âge d’or. Avec des compositions impeccables, ce rythme dictait la cadence dans tous les clubs avec des groupes musicaux venant de tout recoin dont Pétion-Ville où régnait « Les Difficiles ». Créé en 1966, ce groupe emmené par le légendaire maestro Henri Célestin et l’illustre guitariste Robert Martino, régalait ses fans avec un premier album ‒ Ce la vie ‒ dès les prémices de la décennie 70. 

Malheureusement après un bal, une petite incartade impliquant Jean-Robert Hérissé alias Porky, le bassiste, et Robert Martino, très jeunes à l’époque, allait être fatale. Robert Martino, malgré l’intervention conciliatrice du chanteur-maestro Henri Célestin ‒ quitta le groupe et fonda peu de temps après Les Gypsies, alors qu’Eddy Woolley le succéda. Dans cette nouvelle formule, Les Difficiles de Pétion-Ville ont produit au moins quatre album dont le dernier « Coq Qualité » en 1976. 

Mais, en 1984, alors que Robert Martino ‒ suite à la déchéance des Tulipes ‒ évoluait déjà avec le Scorpion emmené par le maestro Jean-Robert Louis, et que les Difficiles se transformait déjà en DP Express, est sorti un album avec les musiciens de la première version des Difficiles, dont Robert Martino. Cet album dont la photographie au revers le situe vers 1971 était resté à l’état master suite au divorce Robert-Difficiles. Et donc finalement, il a été décidé par les protagonistes de le faire paraître. 

Sur cet album sans titre, avec comme slogan « Mon groupe de toujours », on retrouve « ESPOIR/COMPOSITION X », un morceau qui ‒ mettant en exergue la virtuosité du jeune guitariste de 17 ans, Robert Martino ‒ inspire aujourd’hui l’industrie musicale américaine sans doute par son air vif, affriolant et original. En effet, en 2008, Wyclef Jean compose « Let me touch your button », avec la participation de Will.i.am et Melissa Jiménez ; et plus tard, en 2018, le groupe tricéphalique de Offset, Quavo et TakeOff, Migos ‒ évoluant dans l’univers du hip hop ‒ produit l’album « Culture II » sur lequel figure « Narcos ». Ces deux compositions musicales sont marquées par l’adaptation de « Espoir » des Difficiles comme « sample » tout au long de l’exécution. 

À la manière de « Mabouya » de Tabou Combo réinterprété sous le titre « Foo Foo » par Carlos Santana sur l’album « Shaman » sorti en 2002, et de ce track acheté pour une centaine de milliers de dollars par Michael Jackson en personne au guitariste haïtien Makarios Césaire après une rencontre opportune dans les locaux du studio The Hit Factory de New York, « Espoir » prouve une nouvelle fois que la musique haïtienne, contrairement à d’autres productions nationales, n’a aucun problème à s’exporter et s’imposer sur la scène internationale. 

Écrit par Michner Alfred

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Commentaires (3)

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  1. Joel on 1 mars 2020

    L’auteur de l’article a commis une erreur en écrivant que Robert Martino a rejoint le groupe Les Tulipes !
    En réalité le guitariste a fondé Les Gypsies de Petion-Ville, non la tulipe qui est une des compositions du groupe !

    • Michner Alfred on 2 mars 2020

      Vous avez tout à fait raison M. Joël. Quel quiproquo !!! C’est rectifié. Merci !!!

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