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Le direct Haiti Inter, l'expérience musicale
L’histoire de Faustin Soulouque, devenu président d’Haïti en 1847, commence de manière aussi inattendue que fascinante. Âgé de 63 ans et général commandant de la garde présidentielle, Soulouque semblait bien loin des ambitions politiques.
Soulouque, né esclave à Petit-Goâve, était un homme simple, illettré, mais respecté pour sa bravoure militaire. Son parcours, de l’esclavage à la présidence, était déjà extraordinaire. Cependant, son élection cachait des intentions sournoises. Ceux qui l’avaient choisi pensaient en faire un pantin docile pour servir leurs propres intérêts. Mais Soulouque, loin d’être naïf, comprit rapidement le jeu et commença à établir son autorité.
Dès le début de son mandat, il conserva les ministres de son prédécesseur pour apaiser les tensions. Pourtant, il installa ses fidèles aux postes militaires clés et créa une police secrète pour traquer, et parfois inventer, des complots contre son régime. Les premières victimes de sa purge furent ceux qui avaient facilité son ascension, comme Céligny Ardouin, arrêté et exécuté pour un différend avec le président.
Le règne de Soulouque fut marqué par des massacres et des tentatives d’invasions de la République dominicaine, toutes échouées. Ces campagnes militaires, accompagnées de pillages et d’incendies, renforcèrent la résistance dominicaine et humilièrent l’armée haïtienne. En 1852, après un échec cuisant, Soulouque fit exécuter de nombreux officiers, qu’il tenait pour responsables.
En 1848, Soulouque modifia la constitution pour s’accorder les pleins pouvoirs. Le 25 août 1849, il se proclama empereur Faustin Ier, instituant l’Empire d’Haïti. La nouvelle constitution rendait sa personne inviolable et sacrée, et établissait une noblesse avec des titres inspirés des monarchies européennes.
Malgré ses efforts pour centraliser et moderniser le pouvoir, la brutalité de son régime et les souffrances infligées au peuple menèrent à une insurrection en décembre 1858. Le général Nicolas Geffrard prit les armes contre Soulouque, qui abdiqua le 15 janvier 1859 et s’exila.
Soulouque reste l’un des chefs d’État haïtiens les plus caricaturés et moqués, en Haïti et à l’étranger. Son règne, bien que tyrannique, fut aussi marqué par des tentatives de renforcer la souveraineté haïtienne.
Écrit par Guy Ferolus
today2 novembre 2024 105 1
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