Histoire

Histoire de la lutte des femmes haïtiennes pour l’égalité

today9 mars 2021 4145 22 1

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En 1934, l’avocate Madeleine Sylvain-Bouchereau crée la Ligue féminine d’action sociale, le premier mouvement féministe d’Haïti. Ses revendications tournent autour de l’accès à l’éducation pour les filles, l’égalité salariale et le droit de vote. La ligue crée aussi son propre journal afin de diffuser ses idées.

Mais l’aventure tourne court. L’organisation est dissoute par le gouvernement haïtien quelques semaines après sa création.

En 1941, elle reprend du service.

Trois ans plus tard, les femmes obtiennent le droit de se présenter aux élections sans avoir pour autant le droit de vote. En clair, une femme peut théoriquement être élue mais avec des voix masculines.

En 1950, elles obtiennent enfin le droit de vote. Mais attention ! pas pour les élections présidentielles.

Elles vont attendre l’année 1957 pour être autorisées à choisir leur président. Sous le régime de Duvalier, certaines militantes féministes connaissent la prison et l’exil.

Le 3 avril de la même année, une grande marche féministe réunira plus de 30 000 femmes.

En 1990, Ertha Pascal-Trouillot devient la première femme présidente d’Haïti. Même si sa présidence est provisoire et qu’elle n’est pas issue des urnes, le symbole est fort.

Après le coup d’état de 1990 contre Jean Bertrand Aristide, de nombreux cas de viol sont enregistrés en Haïti. Les femmes ont payé un lourd tribut pendant cette période de violence et d’instabilité politique.

Une Commission nationale de vérité et de justice va être créée afin de faire la lumière sur ces violences sexuelles.

Entre 2004 et 2016, des soldats de l’ONU en mission en Haïti ont commis des viols répétés à la fois sur des femmes et sur des enfants haïtiens. Les violeurs ont, la plupart du temps, écopé d’une simple peine, comme par exemple une suspension de quelques jours.

Si la société haïtienne dans son ensemble pratique un machisme décomplexé, certaines traditions populaires ont une vision plus moderne de la femme. Des chercheurs ont montré, par exemple, qu’à cause du vaudou le sexisme est moins présent dans la paysannerie haïtienne qu’en occident.

Le vaudou ne connaît pas la hiérarchie des sexes. Les femmes peuvent occuper les mêmes fonctions que les hommes.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui le féminisme haïtien s’inscrit dans un mouvement mondial d’émancipation des femmes.

La lutte pour l’égalité continue en Haïti comme ailleurs.

Écrit par Haïti Inter

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