Milo Rigaud, poète et mystique vodou

Par Guy Ferolus

Milo Rigaud est poète, romancier et l’un des plus grands spécialistes du vodou. Indigéniste de la première heure, il a passé la plus grande partie de sa vie à étudier les aspects les plus profonds du culte vodou.

Né à Port-au-Prince en 1904, Milo Rigaud a commencé sa scolarité au Petit-Séminaire Collège Saint-Martial avant de se rendre à Paris pour effectuer des études de droit, de psychologie et de théologie.

En 1932 et 1933, il publie trois recueils de poèmes : Rythmes et rites, Rites et rythmes et Tassos, un recueil en créole. La poésie de Milo Rigaud sont des chants d’amour et de mélancolie. Elle a des accents émus pour célébrer la femme et son pouvoir éternel.

Milo Rigaud était aussi journaliste et polémiste. Il a combattu les détracteurs du vodou en montrant que le vodou n’est pas une superstition mais une vraie religion « pleine de beauté et ayant sa propre théologie ».

En 1933, il publie un roman intitulé Jésus ou Legba, un titre très évocateur. Dans ce texte au fondement mystique et ésotérique, Rigaud commence à tracer sa vision du monde. Le destin de ses personnages sont régis selon la volonté des lwa vodou.

Vingt ans plus tard en 1953, Milo Rigaud atteint une certaine maturité et publie l’œuvre la plus importante de sa carrière La tradition voudoo et le voudoo haïtien. Un texte riche et passionnant où l’auteur étudie presque tous les aspects du vodou. Mais pas en scientifique. Il est trop imprégné de mysticisme, il s’adresse surtout à des initiés et son approche tient plutôt à la pensée-magique qu’à une approche scientifique

Mais malgré tout, Milo Rigaud reste incontestablement l’un des plus fins connaisseurs du vodou. Son ouvrage sur le Vèvè (Vévè, diagramme rituel du voudoo), est une véritable encyclopédie sur ces symboles curieux du culte vodou. Il en explique le sens, l’origine et la signification mystique.

Pour ce nouveau numéro de Fabrique littéraire, nous vous proposons de redécouvrir l’œuvre de cet auteur atypique.