Émile Roumer est un poète original. La qualité de son œuvre et son apport exceptionnel à la littérature créole haïtienne le classent dans une catégorie qui dépasse la seule sphère de l’indigénisme.
Né à Jérémie le 5 février 1903, Émile Roumer effectue sa scolarité à Saint-Louis de Gonzague. Il rédige ses premiers vers dès la sixième. Son goût pour la poésie le poussera plus tard à rédiger en vers réguliers sa dissertation française au baccalauréat.
Après son baccalauréat, il se rend en France pour étudier la philosophie au lycée Michelet. A ses condisciples, notre poète ne tarde pas à lire quelques unes de ses productions. Éblouis par ces poèmes au parfum tropical, ses camarades l’invitent à les publier. Ce qui sera fait quelques temps plus tard par Les Annales.
Après l’expérience française, Émile Roumer se rend en Angleterre pour faire des études commerciales. Mais, loin de se désintéresser des lettres, il passe le plus clair de son temps à fréquenter les bibliothèques. Il s’initie tout particulièrement à la littérature anglaise. C’est de ce temps sans doute que date son attachement à Gérard Manley Hopkins, prêtre et poète.
Avant de rentrer en Haïti, il a la joie de recevoir Poèmes d’Haïti et de France, que les éditions de la Revue mondiale venaient de publier (1925) et de lire des appréciations sur son œuvre, en particulier dans la Revue latine. La presse d’Haïti ne devait se montrer plus avare d’éloges. Cependant le jeune poète ne passe pas inaperçu. André Liautaud, dans la Nouvelle Ronde, Charles Moravia, dans Le Temps, soulignent avec plaisir l’indigénisme de Poèmes d’Haïti et de France.
A Port-au-Prince Émile Roumer songe à fonder une nouvelle revue littéraire. Elle s’appellera la Revue indigène. De jeunes écrivains, poètes de talent pour la plupart, se regroupent autour de cet emblème, face à l’Occupation.
En 1930, notre poète s’inscrit à l’École de droit. Devenu avocat, il ne militera guère que dans le barreau. Plus tard, il s’établira à Jérémie comme commerçant tout en continuant ses activités d’écriture.
Haïti-Journal, dans son numéro de Noël 1947, publie son deuxième recueil : Poèmes en vers. Les années passent. Vers 1960, Émile Roumer entreprend d’écrire des sonnets vengeurs contre les Américains. Il en choisit un certain nombre qu’il publie en 1963 sous le titre Le Caïman étoilé. Vers la même époque, peut-être avant, Émile Roumer est gagné à la littérature créole, qu’il ne cesse de prôner, depuis quelques années, dans sa chronique « Réflexions », du journal Panorama. En 1964, il publie un recueil de sonnets en créole : Rosaire Couronne Sonnets.
Le poète meurt en Allemagne le 6 avril 1988. Son corps est rapatrié en Haïti pour être inhumé à Jérémie.
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