Fatras Port-au-Prince ou la vie en clair-obscur

Avec « Fatras Port-au-Prince » paru aux éditions Paroles, le géographe Jean Marie Theodat nous livre un recueil de nouvelles aux accents poétiques où ses chroniques publiées dans le journal Le Nouvelliste côtoient des peintures, dessins et gravures de l’auteur.

Tout part de la nécessité de pallier à la monotonie d’un imaginaire de jeunesse défaillant. Puis, arrive le constat accablant du grand naufrage collectif dont il faut faire fi pour ne pas rajouter au malheur des naufragés.  Quoi faire ? Voilà toute l’entreprise à laquelle se livre Jean Marie Theodat à travers cet ouvrage. Peindre l’indicible. Mobiliser les outils de l’imaginaire comme clés d’interprétation du réel afin de faire de celui-ci un lieu commun harmonieux. La mise en écho de la peinture et la fiction dans ce dialogue transversal dénote le caractère ambitieux de son ouvrage.

Le lecteur avisé ne pourra qu’être frappé par la tonalité de ces récits qui, en réalité, ne sont qu’une exégèse critique d’une réalité haïtienne désormais alarmante.

Comme le reflet du ciel dans la boue fraîche, « Fatras Port-au-Prince » est un miroir, une invitation à se regarder en face et à écouter cette petite voix en nous qui nous dit « Pardi ! On a merdé ».

Jean Marie Theodat était l’invité des Mardis du Petit Lectorat.