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Histoire des caciques d’Haïti par Émile Nau

today17 décembre 2021 2111 1 13

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Émile Nau est le premier historien haïtien à se pencher sérieusement sur l’histoire des aborigènes d’Haïti. En 1854, il publie son « Histoire des caciques d’Haïti », un livre majeur et complètement inédit pour l’époque. L’ouvrage, devenu classique, sera la référence principale pour les travaux futurs.

Émile Nau naît à Port-au-Prince le 26 février 1812. Membre du Cénacle romantique de 1836, il a été d’abord un célèbre journaliste avant d’entamer une carrière politique. Élu député à deux reprises, il a reçu le titre de baron du président Faustin Soulouque qui s’était fait proclamer empereur en 1849.

Émile Nau meurt le 27 février 1860, quelques années après la publication de son grand ouvrage. Dans un style clair et élégant, l’écrivain raconte avec beaucoup d’émotion l’histoire tragique des premiers habitants d’Haïti, réduits en esclavage puis massacrés par les Espagnols.

On sent à chaque page l’intérêt que l’auteur porte au sort des aborigènes. S’il reconnaît que l’ancienne population de Saint-Domingue est différente de celle de son temps, il établit entre elles une parenté véritable, que le cœur sent et comprend.

“ L’Africain et l’Indien se sont donné la main dans les chaînes, écrit-il. Voilà par quelle confraternité de malheur, par quelle communauté de souffrances, leurs destinées se sont trouvées mêlées. Le premier, arraché à ses brûlantes contrées, a été substitué ici à l’Indien. Mais d’une race énergique, infatigable, inépuisable, l’esclavage, quelque meurtrier qu’il soit, n’a pu l’éteindre ; il a crû et multiplié dans les fers, et quand ses maux eurent atteint leur comble, quand il se fut compté et trouvé en nombre suffisant pour lutter, il a brisé ses entraves et conquis le pays sur le premier peuple du monde, en exterminant les plus belles et les plus héroïques troupes qui aient jamais porté les armes. Rendre un pays ainsi libre, c’était venger tout ce qui y avait été opprimé, c’était se venger soi-même et venger en même temps les malheureux Indiens. Pour avoir hérité de leur servitude, nous avons aussi hérité de leur patrie.”

Écrit par Guy Ferolus

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