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La naissance de la littérature haïtienne Guy Ferolus
par Guy Ferolus
Fabrique Littéraire #1 : Les temps forts de la littérature haïtienne
La littérature haïtienne est née au lendemain de la proclamation de l’indépendance. Elle n’a que deux siècles d’existence. C’est donc une très jeune littérature si on la compare à la littérature française qui existe depuis le moyen-Age ou la littérature chinoise et japonaise qui existent depuis la plus haute antiquité. Qu’est-ce ce qui caractérise la littérature haïtienne à ses débuts ?
Les pionniers ont laissé des œuvres à caractère militant. C’étaient des poètes et des écrivains engagés. Ils ont exalté la liberté et l’indépendance ; ils ont fustigé le racisme et le colonialisme.
Antoine Dupré a composé un « Hymne à la liberté », Juste Chanlatte une « Ode à l’indépendance », Jean-Baptiste Romane un « Hymne à l’indépendance ». Hérard Dumesle, lui aussi, a évoqué dans son poème « Macanda » un épisode des guerres révolutionnaires qui ont conduit à l’indépendance : Le conciliabule de l’habitation Lenormand de Mézy, point de départ de l’insurrection de 1791, plus connu sous le nom de cérémonie du Bois-Caïman. Il n’est pas jusqu’au fabuliste Jules Solime Milscent qui, dans certaines de ses fables (Le rossignol et l’hirondelle), reprend le slogan « Liberté ou la mort » de Jean-Jacques Dessalines, le spartacus noir.
Cet engagement se retrouve également dans les œuvres des prosateurs. Boisrond-Tonnerre n’est pas seulement le rédacteur de l’acte de l’indépendance, il a laissé aussi des Mémoires pour servir à l’histoired’Haïti où l’on retrouve les mêmes préoccupations qui avaientagité ses contemporains. Juste Chanlatte a écrit « Le cri de la nature »(1810), « évocation des souffrances et des humiliations de la période coloniale et protestation véhémente contre la pensée même du retour des français ». (Pradel Pompilus, Pages de littérature haïtienne). Le baron de Vastey a écrit Le système colonial dévoilé (1814) pour dénoncer les atrocités du colonialisme (génocide des amérindiens, traite des noirs) et, en particulier, celles commises par les colons français à St-Domingue. Le baron de Vastey annonce les théoriciens de l’école patriotique. Un demi–siècle plus tard, en effet, Demesvar Delorme, Anténor Firmin, Louis-Joseph Janvier approfondiront ses idées, continueront la bataille des idées, la lutte pour le respect de la dignité des haïtiens et des peuples noirs en général.
Dès ses débuts, donc, la littérature haïtienne est héroïque, engagée, nationale, nationaliste. Et c’est l’une de ses principales constantes. « La littérature haïtienne n’est pas seulement nationale, elle est même nationaliste », fera remarquer Dantès Bellegarde.
Cette tradition nationaliste contribue beaucoup à l’originalité de la littérature haïtienne. Haïti est la première nation nègre indépendante du monde. C’est sur cette terre de martyre, dans la géhenne St-Dominguoise que « la négritude se mit debout pour la première fois » (Aimé Césaire). Si le mot et le concept de négritude ont été créés, lancés et universalisés à Paris dans les années 1930 par des étudiants noirs (Césaire, Senghor, Damas, Depestre, etc.), la négritude comme exaltation des prouesses guerrières d’anciens esclaves, comme exaltation de la beauté et la culture noire, comme évocation et mise en valeur des anciennes civilisations noires, éclate à toutes les pages de la littérature haïtienne depuis 1804.
Écrit par Guy Ferolus
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Dukelson Jean Baptiste on 7 novembre 2024
j’aime mon paus
Pierre Frazer on 12 mai 2024
super
Caleb Jean on 6 avril 2023
je vous remercie cordialement pour ce récit littéraire . Les jeunes haitiens peuvent y puiser.
THELEMAQUE on 31 juillet 2022
J’aime le travail que vous effectuez HI, bonne continuation.